Comment aider un proche en deuil

Comment aider un proche en deuil

Conseils pour présenter ses condoléances

Même si l’on connaît parfaitement la personne endeuillée, même depuis des années, il arrive qu’on ne sache plus quoi lui dire ni quoi faire. On devient alors anxieux et maladroit. On se trouve souvent complètement pris au dépourvu...

Voilà pourquoi “présenter ses condoléances”, pour reprendre cette expression si formelle, est difficile. Au moment où l’on aimerait simplement exprimer notre soutien et notre réconfort, on bute sur de nombreuses questions : que dois-je dire? Comment s’assurer de ne pas dire la mauvaise chose?

 Est-ce qu’il est trop tôt pour en parler? Trop tard?

 Dois-je appeler? Aujourd’hui? Demain?

Voici quelques réflexions et conseils basés sur de nombreux échanges et discussions tant avec des professionnels du deuil qu’avec des personnes ayant fait part de leur ressenti face à un décès et, de façon plus générale, face au deuil.

Présenter ses condoléances 

Le décès d’un être cher est une dure épreuve. Mari, épouse, enfant, parent, ami, la mort d’une personne aimée et même celle d’une relation plus éloignée ne manque jamais de nous affecter plus ou moins vivement sans qu’on sache vraiment comment se comporter. Qui est décédé? La tante d’une amie? Ou peut-être le mari de cette collègue que vous côtoyez tous les jours? Ou encore le fils de vos aimables voisins? À chaque fois, un sentiment de malaise, d’inutilité voire de peine réelle nous envahit.

Comment faire preuve d’empathie?

 Parce que personne n’aime voir ses proches souffrir et encore moins mourir, l’expression de compassion est toujours difficile à partager. On aimerait alléger la peine ou, du moins, aider à ce qu’elle soit supportable. Être présent, simplement est utile et réconfortant.

La gestion du deuil est une affaire personnelle

L’annonce d’un décès peut faire remonter en nous nos propres peurs ou encore nous rappeler les deuils que nous avons déjà vécus. Comme le rappellent encore et toujours les psychologues et experts, le deuil est un processus intime, foncièrement personnel. C’est pourquoi il n’est pas nécessairement aidant de parler de nos expériences passées (à moins qu’on nous en fasse la demande) et encore moins de faire part de nos peurs.

Il n’y a rien de pire que d’entendre : “Tu devrais sortir et faire des activités, ça va te vider la tête” ou “Je ne sais pas comment tu surmonteras une telle épreuve, je n’arrive pas à l’imaginer”.

Il faut également garder en tête qu’en fonction des obligations dans la gestion du décès, la personne en deuil se retrouve au coeur d’un tourbillon de décisions, de démarches administratives et d’innombrables sollicitations auxquelles elle doit répondre en plus de gérer ses propres émotions.

Une aide efficace et respectueuse commencera par ne pas poser de questions; l’écoute, une simple écoute accueillante, fera plus de bien que des mots. Vous êtes vous-même très touché par le décès et vous aimeriez plus de détails pour comprendre ce qui s’est passé? Laisser la personne vous le dire quand elle le décidera. Poser une question s’accompagne d’une certaine “obligation” de réponse et ce que vous ne voulez pas, c’est justement rajouter des obligations à quelqu’un qui est déjà dépassé par ce qui lui arrive.

Le douloureux poids du silence

Ne pas parler de ses expériences personnelles, ne pas solliciter en posant des questions, éviter d’être maladroit, “passe-partout” ou “vide de sens”.

Soutenir une personne en deuil peut ainsi ressembler à un parcours à obstacles. Face à tant de difficultés et de malaises, certains préfèrent ne rien dire, continuer à interagir comme si de rien n’était.

Ce qui ressort de notre expérience et de tous les témoignages que nous avons pu recueillir, c’est que ce genre de silence est une option plus que maladroite. L’écoute véritable n’est pas un silence, mais une présence. Ne plus nommer la personne décédée, ne plus en parler, continuer à proposer des activités comme si de rien n’était, revient finalement à nier ce qui s’est passé, à taire un malaise face à l’un des événements les plus difficiles de la vie et gaspiller une véritable occasion de support. Alors, prenons notre courage à deux mains et soyons authentiquement présents.

Quoi dire et comment être présent?

Bien qu’il n’existe pas de recette miracle et universelle, on peut être présent auprès d’une personne en deuil de nombreuses façons. En voici un témoignage significatif: “Après coup, je me rends compte que ce qui a vraiment compté pour moi les premiers mois, c’était l’ensemble et la variété des marques de soutien que j’ai pu recevoir. Je parle ici d’une simple et courte lettre discrètement déposée sur mon bureau par un collègue, de l’aide plus “pratique” que j’ai pu recevoir, comme emmener mon chien au parc toutes les semaines et mon voisin qui a tondu mon gazon. Ça m’a aidé à me sentir entourée, même si, sur le coup, je ne ressentais que de la tristesse en moi et autour de moi”.

Transmettre un mot de condoléances

Traditionnelle, la “lettre de condoléances” n’a pas à être aussi formelle que son nom semble l’imposer. Une lettre ou carte de condoléances est plus ou moins longue en fonction de la relation avec la personne affligée et de l’aisance rédactionnelle de celui qui l’écrit. Elle peut être très drôle, rappeler de bons souvenirs, être émotive ou pleine de pudeur. Si le Web regorge de modèles de lettres de condoléances, nous vous conseillons de laisser parler votre coeur. C’est vous qui connaissez le mieux la personne et la meilleure façon de lui parler, celle qui l’atteindra vraiment.

On peut également reconnaître son impuissance. Dire, par exemple, “Je ne trouve pas les mots face à ce que tu vis. Je voulais simplement te dire que je suis de tout coeur avec toi”. Le message que l’on souhaite faire parvenir, c’est notre proposition de soutien et notre ouverture envers l’autre. La personne aura à décider si elle en a besoin tout de suite, dans six mois ou peut-être jamais. Les lettres de condoléances sont souvent lues, relues et conservées précieusement pour être consultées plus tard. Une petite lettre, quelques phrases simples, mais senties, peut être, à terme, source de grand réconfort.

La lettre de condoléances traditionnelle peut aujourd’hui se transformer en courriel ou en message via les réseaux sociaux, surtout si ceux-ci sont votre façon habituelle de communiquer avec la personne. Dans le cas des réseaux sociaux, toutefois, on s’attachera à respecter le niveau de confidentialité mis en place par la personne en deuil pour éviter toutes situations gênantes. Par exemple, si la personne ne communique pas le décès sur son mur Facebook, on s’abstiendra de le faire et on optera pour un message privé. Vous pouvez aussi via Echovita laisser votre message de condoléances à la famille directement sur l’avis de décès du défunt, acheter une chandelle virtuelle ou envoyer des fleurs.

Vous pouvez aussi, si en ressentez le besoin, offrir un cadeau commémoratif. Pour plus de détails voir l’article : Cadeaux de sympathies


Offrir une aide concrète

Devant un ami en deuil, ne sachant pas toujours quoi dire et quoi faire, le premier réflexe est souvent de dire “N’hésite pas à me contacter s’il y a quoi que ce soit que je puisse faire pour t’aider”. Si l’attention est appréciée, une personne en deuil est souvent dans un tel état émotif qu’elle n’est pas capable de définir quelles sont ses priorités ni quelles actions pourraient l’aider. Si elle est capable de définir clairement ses besoins, elle ne va pas toujours oser demander cette aide proposée.

C’est pourquoi une aide concrète et précise peut être plus facile à accepter. Par exemple: “Je prévois d’aller au parc demain après-midi, souhaites-tu que j’y emmène les enfants?” est préférable à : “Comment puis-je t’aider?”.

Proposer d’aider dans les tâches quotidiennes permet aussi de laisser à la personne un peu de temps pour elle, allégeant ainsi une partie de ses obligations.

En soi, une aide concrète peut prendre plusieurs formes:

  • De quoi mon ami(e) semble-t-il(elle) avoir le plus besoin?
  • Qu’est-ce que je sais faire qui pourrait lui être particulièrement utile?

Voici quelques suggestions :

  • Les repas déjà préparés et déposés dans la semaine (en avisant à l’avance et sans imposer une obligation de manger ensemble)
  • Aller faire des courses
  • Aider pour des corvées de ménage ou de jardinage (tondre la pelouse, ramasser les feuilles, nettoyer la piscine, etc.)
  • Aider dans la logistique des activités des enfants, que ce soit en les emmenant à leur cours hebdomadaire de natation ou plus ponctuellement, en proposant une sortie, un pique-nique ou une promenade avec les tout-petits.

Garder le contact

Une personne qui fait face à un décès est souvent très entourée et au coeur de nombreuses attentions les premiers jours. Une semaine plus tard, la cérémonie passée, les attentions deviennent moins nombreuses. Une épreuve aussi difficile que le décès d’un proche provoque beaucoup d’isolement et il est important pour la communauté de garder le contact.

On parle beaucoup des étapes que traverse une personne en deuil : le choc, le déni, la colère, la dépression, l’acceptation. Bien qu’elles ne soient pas obligatoires, ni linéaires (chaque deuil est unique), il est important de savoir que le processus de deuil est incontournable. Selon son cheminement, une personne entrera plus ou moins facilement en contact avec les siens. Il est impératif de respecter ce que la personne désire.

Vous ou un proche vivez un deuil ?

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